| Introduction du livre   L’univers des herbes aromatiques est vraiment fantastique,  il nous transporte dans un monde de saveurs et de parfums qui se décline à  l’infini avec des nuances insoupçonnées.Nous connaissons tous les incontournables qui peuplent nos  jardins : basilic, estragon, coriandre, cerfeuil, thym, persil… depuis  toujours mais la nature regorge de plantes sauvages plus étonnantes qui nous  ouvrent de nouvelles portes gourmandes.
   Je n’ai pas la prétention d’avoir fait le tour de ce vaste  sujet car il existe des centaines d’herbes sur les cinq continents et, chez  nous, dans toutes les régions ; mais j’ai recensé méthodiquement toutes  les plantes que j’ai pu croiser ces deux dernières années au cours de mes  recherches chez les maraîchers, auprès de spécialistes, au fil de mes voyages  et dans les épiceries exotiques qui importent des produits venant le plus  souvent d’Asie du Sud-Est.   L’utilisation des plantes aromatiques remonte aux temps les  plus reculés et se confond avec celle des épices. Certaines plantes comme la  coriandre sont d’ailleurs consommées fraîches ou sous forme de graines séchées.   Toutes les civilisations : Egyptiennes, Grecques et  Romaines y font référence aux travers de peintures, dessins et de nombreux  écrits qui prouvent qu’elles étaient largement utilisées. On retrouve la même  chose sur les cinq continents et en particulier en Asie ou la culture des  plantes et des épices tient une part très importante.   C’est tout d’abord pour leurs vertus thérapeutiques que les  anciens ont massivement eu recours aux plantes qui étaient à l’époque pratiquement  la seule source de médicaments apte à soigner les hommes. Mais très vite ils  ont su tirer partie de leurs goûts et de leurs parfums en cuisine.   En France comme partout dans le monde, l’utilisation des  plantes aromatiques est intimement liée à la religion. Il existe  une multitude de croyances, d’histoires et de légendes autour d’elles.   Ce sont les moines qui ont, les premiers, développé des  jardins qui leurs étaient entièrement dédiées. Ce sont les célèbres jardins de  curé qui sont en fait une représentation imagée du jardin d’Eden. Les chemins  qui mènent au centre représentent les 4 fleuves sacrés : Le Tibre,  l’Euphrate, le Nil et le Danube et les 4 carrés, les 4 éléments que sont :  la terre, l’eau, le feu et l’air.   Les croisades ont apporté de nouvelles variétés qui ont été  acclimatées à nos régions plus tempérées. Puis ce sont les grands explorateurs  qui sont partis à la découverte de nouvelles contrées et qui en ont ramené de  nombreux spécimens jusque là inconnus.   C’est véritablement à la Renaissance que les plantes  aromatiques ont prise toute la place qu’elles méritent dans les jardins des  châteaux et dans la cuisine éclairée de cette époque.   Plus proche de nous les fondements de la cuisine française,  telle que nous la connaissons aujourd’hui, ont été posés par de grands  cuisiniers comme Antonin Carême, puis Auguste Escoffier et bien d’autres qui  écrivirent de nombreux livres qui consacraient une part importante aux plantes  aromatiques.   De nos jours, à mon sens,   leur utilisation a atteint sa plénitude par le nombre de variétés  employées aussi bien en cuisine qu’en pâtisserie.   Si l’immense majorité des plantes que l’on trouve dans le  commerce est cultivé, elles poussaient pratiquement toutes à l’origine à l’état  sauvage. Aujourd’hui encore, il est possible de faire sa cueillette dans les  bois, le long des chemins, près des rivières ou même dans des terrains vagues.  Je vous conseille toutefois, comme pour les champignons, de rester extrêmement  prudent et de ne consommer que les plantes parfaitement identifiées par un  spécialiste. En effet, dans la nature de nombreuses plantes se ressemblent dont  certaines très toxiques. Le lieu de la cueillette est également important, il  faut être sûr que les plantes n’ont pas été souillées par des animaux ou des  polluants avant de les déguster.    Bien entendu, l’idéal est d’avoir son propre jardin et de  faire sa cueillette au fur et à mesure des besoins, mais tout le monde n’a pas  cette chance. De simples pots sur un balcon ou une terrasse peuvent très bien  faire l’affaire, il est tellement agréable de pouvoir dire à ses invités que le  basilic ou la coriandre ont été élevés amoureusement par vos soins…   Sinon il vous faudra passer par un producteur, ce qui reste  malgré tout très respectable. Pour les choisir il suffit d’être observateur ! Elles  doivent respirer la fraîcheur, ne pas être flétries, les tiges bien droites,  les feuilles ne doivent pas se détacher. Evitez de les manipuler car elles sont  fragiles.
 En règle générale les herbes doivent être consommées très  rapidement pour éviter qu’elles ne perdent leurs qualités gustatives. Si vous  devez les faire attendre un petit peu, enveloppez les dans un papier absorbant  légèrement humidifié en enfermez-les dans un bac, ou un sac plastique  hermétiquement fermé au réfrigérateur.
 Les herbes vendues en pots restent une excellente  alternative qui permet de les conserver plus longtemps.
   Vous les trouverez sous d’autres formes : séchées,  surgelées ou encore lyophilisées. Aujourd’hui les industriels ont fait de gros  progrès ; ces techniques sont au point et permettent une bonne restitution  des saveurs et des parfums mais pour moi, rien ne vaut une herbe fraîchement  coupée.   Il vous est tout à fait possible de faire vous-même vos  herbes séchées ou surgelées, vous trouverez de nombreuses recettes sur internet  ou dans des livres spécialisés. Vous pouvez aussi vous amuser à faire macérer  vos plantes dans des vinaigres ou des huiles pour les aromatiser.   Quant à l’utilisation en cuisine, gardez toujours présent à  l’esprit que le parfum et le goût des plantes sont souvent délicats et fugaces.  Certaines perdent carrément leur goût à la chaleur, d’autres, au contraire, le  développent… Si vous devez ciseler les feuilles, faîtes le plutôt au dernier  moment pour éviter l’oxydation.   Sinon, il faut oser beaucoup de choses, vous vous  surprendrez vous-même en créant des mariages inédits et improbables… Le tout  est de rester vigilent sur le dosage de manière à ce que l’herbe apporte sa  saveur sans masquer les autres produits. Il faut savoir donner du relief à un  plat sans en détruire l’équilibre.   Jean-Michel Lorain                 Accéder aux extraits du livre "Légumes" de Jean Michel Lorain :  Courges | Epinards | Fenouil | Patates douces | Pâtissons | Piment d'Espelette | Poireaux | Poivrons | Potimarrons   Accéder à nos fiches : Recettes de courges | Recettes d'épinards | Recettes de fenouil | Recettes de patates douces | Recettes de pâtissons | Recettes de poireaux | Recettes de poivrons | Recettes de potimarrons   |